Il y a quelques mois, le gouvernement fédéral a décidé de fermer des points de service pour les vétérans des Forces armées canadiennes dont celui de Windsor. La manœuvre a suscité une levée de boucliers un peu partout. Le 21 août dernier, au local de la Légion canadienne à Amherstburg, Thomas Mulcair, Taras Natyshak (NPD, Essex) et Lisa Gretsky (NPD, Windsor Ouest), sont venus entendre les commentaires des vétérans à ce sujet.
Plusieurs dizaines de vétérans s’étaient déplacés pour l’occasion et, pendant une heure, ils ont fait savoir aux trois politiciens leurs griefs et leurs suggestions. Évidemment, ils sont en colère contre la décision du gouvernement conservateur et l’attitude du député Jeff Watson lors des tentatives de rencontres tenues pour renverser la décision.
Pour les vétérans, le choix du gouvernement exprime surtout un manque de compassion pour les sacrifices que ces hommes et ces femmes ont consenti. Selon plusieurs témoignages entendus lors de la rencontre, « d’un côté, on vante les efforts et le travail des militaires et, de l’autre, on coupe dans les services dont ils ont besoin. Pour eux, les vétérans ne sont valables que pour les opérations de relations publiques ».
Selon Mike Lepine, vétéran de la guerre du Vietnam, « les vétérans souffrent et ont besoin d’en parler et c’est ce que les centres de service offraient. Maintenant, en période de crise, ils doivent appeler Service Canada et là c’est la ronde des « pour tel service, appuyez sur le 1, pour parler à un agent, appuyez sur le 2, etc. Après un moment, la personne raccroche tout simplement ». De fait, pour M. Lepine, le taux de décès par suicide chez les vétérans est plus élevé que le taux de mortalité sur les champs de bataille, ce qui, en soi, devrait donner l’alarme.
Quelques participants ont suggéré à M. Mulcair de mettre en place un programme par lequel les membres des Forces canadiennes, au moment de prendre leur retraite, puissent avoir accès à la formation. « Nous développons des habiletés en cours de service et une mise à niveau pour nous mettre au diapason des attentes du monde du travail civil permettrait au pays de profiter d’une main d’œuvre motivée, disciplinée, travaillante et ponctuelle. »
Il a également été question des dédales bureaucratiques et de la paperasserie au moment où certains nouveaux vétérans ont besoin de soins médicaux. Dans plusieurs cas, il est impossible de retrouver leurs dossiers et il faut faire plusieurs démarches pour rassembler toutes les pièces du casse-tête. Par contre, il est facile de trouver le dossier d’un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale.
En fin de rencontre, Thomas Mulcair a assuré les participants que, s’il est élu premier ministre lors des prochaines élections dans un an, il fera en sorte que la mentalité change au niveau décisionnel. « Les fonctionnaires qui traitent vos dossiers doivent suivre les directives qu’ils reçoivent du Cabinet de leur ministre, fait-il valoir. Or, si la consigne est de couper dans les dépenses, c’est ce qu’ils vont faire. Il faut donc qu’ils reçoivent une directive claire qu’ils doivent privilégier un traitement honorable des vétérans pour qu’ils mettent les efforts nécessaires. Je peux vous assurer que c’est mon intention de faire en sorte que cela arrive quand je serai premier ministre. »
Photo : Thomas Mulcair