La nuit est noire au-dessus de la France en ce 13 juillet 1944 en raison du black-out imposé par les Allemands qui occupent encore l’Hexagone. Le Débarquement est maintenant complété et les troupes alliées avancent à des rythmes différents dans les pays conquis, dont la France.
Non seulement la nuit est noire mais au-dessus des Pyrénées, la visibilité est réduite pour le pilote Leslie Arthur Peers, originaire de Chatham, en raison d’un épais brouillard. Il n’a que 27 ans mais c’est déjà un vétéran pilote qui a connu les hôpitaux de l’armée. À son bord, pour les membres de la Résistance, la cargaison est précieuse car il s’agit d’armes et de munitions qui doivent être parachutées au-dessus de la vallée d’Estivère. Pour Peers par contre, ce qui est le plus précieux c’est l’équipage de six hommes qui l’aide à opérer l’aéronef.
Le pilote a encore en mémoire un accident survenu en novembre 1942. Ce jour-là, en raison d’une défaillance mécanique, son bombardier Wellington s’écrase en bout de piste d’envol causant la mort de tous les membres de son équipage. Lui-même s’en sort avec des brûlures et des fractures qui le forceront à un séjour de huit mois à l’hôpital de Leicester en Angleterre.
Dans ces conditions difficiles, il réussit à approcher du col où il doit larguer le contenu de la soute quand, soudainement, la montagne se dresse devant le nez de l’appareil, et c’est l’écrasement. Personne n’en sortira vivant et les membres de la Résistance doivent rentrer bredouilles. Un peu plus tard, les corps seront enterrés à proximité du lieu de l’écrasement dans ce qui est devenu le cimetière canadien du Clos du Douly.
Selon Alain Gaudet, originaire de Montréal et demeurant maintenant en France, il s’agit du plus petit et du plus élevé en altitude des cimetières militaires. On peut le visiter virtuellement en visionnant le document suivant (https://www.youtube.com/watch?v=_Ypr2AWnTw4).
Il y a quelques semaines, une cérémonie spéciale a permis d’honorer la mémoire de ces jeunes hommes dont celle du pilote originaire de la région. Il existe à Chatham un petit parc où les militaires originaires de l’endroit sont honorés.
Photo : Monument à la mémoire des membres de la RCAF à Chatham