La nouvelle est tombée la semaine dernière. La station radiophonique CBC déménagera à London d’ici peu. On y produisait une émission le matin et une autre en après-midi. C’est cette dernière qui sera dorénavant réalisée directement de London et, en conséquence, trois des quatre personnes seront relocalisées dans la nouvelle station.
La situation n’est pas sans rappeler ce qui s’est produit il y a quelques années lorsque Radio-Canada avait décidé de pratiquement fermer la station CBEF où est produite l’émission du matin. Cela avait donné naissance au mouvement SOS-CBEF, lequel avait reçu plusieurs appuis tangibles dans la communauté et même le support de la Guilde des médias.
« Le déménagement de CBC Radio vers London n’est pas quelque chose qui nous cause du souci pour le moment. Je ne crois pas que cela va se répercuter sur notre station en français », mentionne Nicole Larocque qui a mené les travaux du comité SOS-CBEF et qui a vu le CRTC finalement inclure dans les conditions de licence de Radio-Canada le maintien et le développement de CBEF à Windsor.
« C’est quand même dommage pour la communauté anglophone qui voit partir cette production locale dans le contexte de l’ouverture d’une nouvelle station à London et, pour un peu tout le monde, il y a cette sensation que parce que l’on est à l’extrémité de la 401, il est facile de nous oublier. »
Selon Mme Larocque, il sera intéressant de voir comment la communauté anglophone réagira à cette annonce.
« Le diffuseur national ne représente pas la même chose pour les francophones et les anglophones dont la communauté culturelle est beaucoup moins en danger dans le Sud-Ouest que la nôtre, poursuit-elle. Pour ces derniers, il leur reste encore beaucoup de choix en regard des stations radio disponibles dans le secteur. Pour notre communauté, CBEF est la seule station radiophonique qui nous dessert en français et elle en devient d’autant plus importante. »
Elle dit ignorer s’il y aura une réaction ou une levée de boucliers : « À l’époque de SOS-CBEF, non seulement la communauté s’était élevée contre la décision mais la Guilde des médias était intervenue également. Il sera intéressant de voir si elle va encore le faire cette
fois-ci ».
En repensant au chemin parcouru depuis l’annonce de la réduction de la production locale francophone qui, pendant un certain temps, avait confiné l’émission quotidienne Matins sans frontières à quelques blocs très courts dans le cadre de la programmation qui était alors produite depuis Toronto, Mme Larocque constate « qu’il y a peut-être un avantage à être minoritaire lorsque de telles décisions sont prises ».
La mobilisation de la communauté avait alors enclenché un processus qui a ramené et bonifié la production locale, donné des garanties de pérennité sans oublier les embauches et les investissement dans la création d’un studio qui rend le travail beaucoup plus productif.