Le dossier des écoles élémentaires Saint-Ambroise à Saint-Joachim et Saint-Paul à Pointe-aux-Roches était à l’ordre du jour de la rencontre mensuelle du Conseil scolaire catholique Providence le 13 février dernier. Pour l’occasion, une soixantaine de personnes dont les enfants fréquentent l’école Saint-Ambroise s’étaient déplacées et attendaient avec une certaine nervosité le résultat de la démarche.

On se souviendra qu’à la suite de l’étude de l’évolution des clientèles projetées (analyse continue des tendances des effectifs et de la capacité des écoles), l’administration avait jugé que les deux écoles n’avaient pas suffisamment d’élèves pour demeurer ouvertes à long terme.

Le 20 juin, il avait donc été proposé qu’ « à partir de 2017, la communauté scolaire de l’école élémentaire Saint-Ambroise soit principale consolidée avec celle de Saint-Paul ». Il était également question que la frontière est du territoire desservi par l’école Pavillon des Jeunes soit déplacée. Dans les faits, cela allait se traduire par la fermeture de l’école de Saint-Joachim à compter de juillet cette année.

Lors de la consultation publique du 8 novembre dernier à laquelle plus de 200 personnes ont participé, l’administration a présenté sa démarche et les membres de la communauté ont pu poser toutes les questions soulevées par la nouvelle situation.

Il avait alors été question des conséquences économiques de la fermeture de l’école pour la communauté de Saint-Joachim et du symbole identitaire rattaché à la présence d’une école francophone en activité dans le village.

Puis, afin de ne pas déstabiliser les deux communautés scolaires avant que certains éléments d’incertitude soient éclaircis et pour assurer le développement d’un plan viable à plus long terme, le Csc Providence a mandaté l’administration de réévaluer la situation de capacité excédentaire des deux établissements dans deux ans et d’avancer alors une nouvelle recommandation d’examen des installations le cas échéant.

Dans le cadre de cette démarche, la possibilité d’utiliser les espaces excédentaires à des fins communautaires a également été étudiée avec des résultats négatifs compte tenu de la nature des locaux et des contraintes liées à la mission des écoles.

Le 13 février dernier, les conseillers se sont penchés sur les recommandations finales issues de la démarche de consultation et de réévaluation. Le directeur général du Conseil, Joseph Picard, a consacré de longues minutes à la récapituler toute la démarche et les raisons pour laquelle elle a été entreprise.

En cours de présentation, il est apparu évident que les conseillers voulaient obtenir plus d’information, notamment en regard des projections de la Ville de Lakeshore en termes de développement résidentiel pour les prochaines années.

« Nous nous attendons à recevoir le rapport de la Ville un peu plus tard. Peut-être la Ville prévoit-elle des développements, mais encore faudra-t-il savoir dans quel secteur de son territoire et pour quel type de clientèle? Il se pourrait que ce soit à l’intention de personnes retraitées ou encore sans enfant. »

Le Conseil a également mandaté Statistique Canada de lui fournir des renseignements précis quant au profil démographique du secteur desservi par l’école Saint-Ambroise, notamment en regard de la langue parlée à la maison (nombre d’enfants dont au moins un parent parle français, nombre d’enfants dont aucun parent n’a le français comme langue maternelle, mais qui parlent français quand même et ceux qui ont une certaine connaissance du français).

La recommandation déposée devant les conseillers précisait que le Csc Providence « mandate l’administration de réévaluer la situation de capacité excédentaire aux écoles (….) dans deux ans, et d’avancer une nouvelle recommandation d’examen des installations scolaires en temps opportun, si les projections d’effectifs à long terme le dictent ».

La période de questions qui a suivi a permis à certains conseillers d’en arriver à proposer que les mots « dans deux ans » soient retirés du libellé final de la recommandation; ce qui fut fait, mettant ainsi fin à ce processus. Dans la salle, l’atmosphère a commencé à changer et des sourires sont apparus parmi les participants très attentifs qui n’ont pas hésité à applaudir le dénouement de cette démarche.

Les gestionnaires vont donc continuer de recueillir l’information pour avoir une image précise de la situation pour les dix prochaines années.
Pour sa part, Lise Lévesque, présidente du comité de parents de l’école Saint-Ambroise, était satisfaite du résultat. « Cela va nous donner du temps pour préparer notre dossier et pour mieux comprendre les raisons qui pourraient mener à la fermeture de Saint-Ambroise, déclare-t-elle. Nous avons déjà perdu notre église et maintenant on voulait fermer l’école. » Économiquement parlant, l’arrêt du processus va se traduire par certains défis pour le Conseil dans les mois à venir.

Daniel Richard