À l’invitation de l’Association canadienne-française de l’Ontario Windsor-Essex Chatham-Kent (ACFO WECK), une trentaine de personnes se sont rassemblées, le dimanche 6 novembre à la Art Gallery of Windsor (AGW), pour assister à une rencontre avec deux écrivaines et un traducteur.
Ces rencontres annuelles sont maintenant devenues partie intégrante de la programmation du Bookfest. Cette année, les écrivaines Jan J. Dominique et Perrine Leblanc étaient les invités d’honneur. Pour sa part, Carolyne Marie Souaid était invitée pour lire quelques poèmes tirés de ses différents recueils.
En première partie de la rencontre, les invités étaient conviés à assister à une représentation de tambourineurs qui ont rapidement prouvé qu’il était tout à fait possible de créer des mélodies avec leurs instruments.
Après que Mme Souaid eut présenté quelques poèmes, ce fut au tour des deux écrivaines de lire de courts passages de leur livre. Pour sa part, Jan J. Dominique a fait la lecture d’un extrait de L’écho de leurs voix où le personnage principal, un bourreau à la solde de la dictature haïtienne, raconte un épisode particulièrement difficile. Perrine Leblanc a présenté l’endroit où se situait son dernier roman : Malabourg, village imaginaire au nord de la Baie des Chaleurs et où trois meurtres sont perpétrés. Elle a ensuite présenté son traducteur, Lazer Lederhendler. Celui-ci a lu le même passage mais, cette fois, en anglais.
La discussion qui a suivi, animée par les questions de l’auditoire, a permis de comprendre de quelle manière vient l’inspiration pour certains auteurs. Un incident, une anecdote ou la réalité brutale d’une dictature ont servi, dans leur cas, à lancer le processus de création.
Les deux écrivaines ont affirmé ne pas faire dans le roman autobiographique mais plutôt de réellement créer des personnages en empruntant certains traits, qualités ou défauts qu’elles constatent dans leur environnement ou même, en voyage.
Quant au traducteur, son positionnement est plus délicat. « Je vis avec un roman pendant plusieurs mois. C’est beaucoup plus un art qu’une science et parfois, plusieurs solutions se présentent à moi avant que j’arrête mon choix », souligne M. Lederhendler.
Interrogé à savoir s’il considérait que le livre traduit était un peu le sien, ce dernier a répondu qu’en plus de l’auteur, le livre était le résultat du travail de plusieurs personnes : l’éditeur, le créateur de la maquette, l’imprimeur, etc. Mme Leblanc a pour sa part affirmé : « Lazer est l’auteur de la traduction. De plus, il faut également comprendre qu’un livre ce n’est pas seulement l’objet physique que vous tenez dans vos main. Le livre, l’histoire, c’est à l’auteur qu’il appartient ».
Suite à la rencontre, les participants ont eu l’occasion de faire dédicacer leurs livres et de partager un goûter avec les auteurs.
Daniel Richard