Semaine chargée dans la communauté francophone de Windsor-Essex alors que la production L’écho d’un peuple au Détroit a installé ses pénates à l’École secondaire catholique E. J. Lajeunesse du 17 au 21 octobre derniers.
Tout en installant le dispositif scénique et en entreposant les centaines de costumes et accessoires, il fallait identifier quel rôle tiendrait chacun des 250 participants à cette fresque historique en plus de faire les répétitions. Pendant ce temps, des bénévoles se tenaient prêts pour s’assurer que tout allait fonctionner rondement, notamment au chapitre des repas, et les quelque 520 élèves de l’école, sauf ceux qui faisaient partie de la production, suivaient leurs cours normalement.
Sans surprises, toutes les représentations ont été accueillies chaleureusement par des auditoires gagnés à l’avance. Deux soirées étaient consacrées au grand public et, dans les deux cas, la pièce a été jouée à guichet fermé.
Pour les spectateurs, la soirée aura été l’occasion de revivre, en différents tableaux non seulement l’histoire des Français en Ontario, qui deviendront éventuellement Canadiens français puis Franco-Ontariens mais aussi celle de la région du Détroit à laquelle ils peuvent s’identifier.
Chez les élèves qui participent à la pièce, cela se traduit par la réalisation de la réalité de l’histoire qu’ils ont par ailleurs apprise sur les bancs d’école.
« Nous avons été ici toute la semaine, quittant Mgr-Caron vers 7 h 30 pour retourner à la maison vers 22 h, souligne l’enseignante Donna Vigneux. Au cours de la journée, nous avons toujours pris le temps de nous retrouver entre nous pour discuter de ce que l’on vivait et les élèves étaient très touchés par la signification profonde de ce qu’ils étaient en train de recréer sur scène. Cela a donné des moments très émotifs. »
Des comédiens plongés dans l’émotion qui montaient sur la scène après une première partie consacrée notamment à rendre hommage à 16 personnes de la région qui ont contribué de façon importante à la vie collective franco-ontarienne. Mais, auparavant, MM. Jean-Paul Gagnier (Csc Providence) et Hani Fadel (Csc Viamonde) avaient souhaité la bienvenue à la foule présente.
Au cours de la soirée de jeudi, les contributions de Paul et Lucy Tremblay, de Didier Marotte, de Paul et Lorraine Chauvin, de l’abbé Robert Champagne ainsi que d’Hélène et Robert Chauvin ont été soulignées. Le lendemain, c’était au tour d’Ursule Leboeuf, de Jean-Paul Sr et Pauline Gagné, de Mae et François Caron, d’Aurèle Beneteau, de Marie Caron (au nom de sa mère Marie Bézaire) et de Carole Papineau de recevoir un drapeau franco-ontarien, le tout sous les applaudissements nourris des spectateurs.
Le rideau s’est finalement levé sur la pièce, suivie attentivement par les spectateurs pendant que John Cooper, un francophile de Détroit, traduisait simultanément les portions parlées. M. Cooper avait eu l’idée d’inviter des gens de Détroit à assister à l’une ou l’autre des représentations de L’écho d’un peuple au Détroit et, pour les convaincre, leur fournissait une oreillette leur permettant d’entendre la version anglaise, une première semble-t-il dans l’histoire de cette pièce.
Daniel Richard