Il y a huit ans, Élizabeth Saint-Pierre, Victoria Beaulieu et quelques autres avaient un projet : déménager une maison située depuis plus de 150 ans sur le terrain familial des Saint-Pierre pour l’installer à côté du musée municipal à Lakeshore.
À l’époque, quelque 20 000 $ avait été octroyés en subvention mais, comme le terrain sur lequel on voulait installer la maison n’appartenait pas au groupe, l’argent avait été retourné.

Cette année, le projet est de nouveau lancé. La question de la propriété du terrain a été résolue et il faut maintenant amasser 45 000 $ pour arriver à prendre la maison située sur Belle River Rd et la transporter jusqu’à son site définitif.
« Pour le moment, nous avons des engagements à la hauteur de 7800 $. D’ici la fin de l’année, nous voulons compléter le financement du déménagement en incitant les membres de la communauté à s’engager à verser un montant », indique Mme Beaulieu.
La construction de la maison originale remonte aux années 1860. Jacques Marentette l’a construite en vertu d’un programme qui, à l’époque, visait à encourager les gens à s’installer.

« On ne sait pas s’il a construit cette maison ou s’il a d’abord construit un abri avant de construire la maison », souligne Mme Saint-Pierre.
Entre la date de construction et le début du XXe siècle, quelques familles ayant le nom français de Ducharme, Tousignant et autres vont occuper l’endroit jusqu’à ce que l’arrière-grand-père de Mme Saint-Pierre l’achète. « Elle est dans notre famille depuis cette époque », raconte-t-elle.

À un moment donné, la maison originale est agrandie pour la première fois. En hiver, à partir de Puce, on transporte une autre habitation qui est jouxtée à la résidence initiale, agrandissant pour la peine l’espace habitable. « La maison a été tirée par des chevaux, sur des rondins, de Puce jusqu’à ici », ajoute-t-elle.

La nouvelle partie présente des caractéristiques structurales différentes de celles de l’habitation originale. Si celle-ci est structurée en pièces de bois équarries plus grossièrement, sur la nouvelle partie, les murs ont été construits avec des pièces équarries dans un moulin. Au fil des ans, d’autres agrandissements sont réalisés pour en arriver à la forme actuelle.
« La seule partie qui a une grande valeur architecturale et patrimoniale est celle constituée des éléments les plus anciens. Tout le reste va simplement être démoli », poursuit Mme Saint-Pierre.

Selon des experts qui ont examiné la maison, la structure est toujours en excellent état et va très bien supporter le transport. La toiture, par contre, est endommagée et, pour empêcher l’eau de s’infiltrer, on a étendu des bâches.
Une fois installée sur son site définitif, la maison sera restaurée à l’authentique et pourra devenir un outil éducationnel important pour les élèves de la région.

Mais, avant tout, il faut amasser les 45 000 $ pour effectuer le déplacement. « Ce montant inclut tous les frais (déménagement, nouvelles fondations, etc.) », selon Mme Saint-Pierre.

Selon Victoria Beaulieu, « en plus de permettre le déménagement, la contribution de la communauté va constituer un argument puissant au moment de présenter les demandes de subvention pour la restauration et l’aménagement ».
Le projet suscite de l’intérêt et déjà des offres de partenariats ont été présentées, ce qui souligne l’importance de toute l’opération pour la communauté.

Daniel Richard