Deux mois ont passé. Souvenirs de vacances en tête, teint bronzé et quelques centimètres de plus, les élèves reprennent le chemin de l’école. Portrait d’une première journée dans les écoles élémentaires catholiques Saint-Ambroise de Saint-Joachim et Saint-Paul de Pointe-aux-Roches.

L’excitation est palpable, autant chez les élèves que chez les membres du personnel. L’école Saint-Ambroise accueille cette année sensiblement le même nombre d’élèves que l’an dernier, soit 110 élèves. Malgré l’inquiétude d’une possible fermeture d’école pour l’an prochain, « on essaie que ce soit une année normale, la vivre pleinement pour que les élèves aient de bons souvenirs de Saint-Ambroise. Mais c’est sûr que ça nous trotte dans la tête », confie le directeur, M. Michel Bilodeau.

« Il faudra attendre les consultations d’octobre afin de connaître l’avenir de l’école. La rentrée du 6 septembre 2016 se fait simplement : assemblée de bienvenue au gymnase avec tous les élèves et présentation du personnel « même si les élèves connaissent tout le monde; l’équipe est très stable ».
Même accueil à l’école Saint-Paul, alors que l’assistance a pu écouter cinq témoignages d’élèves au sujet de leurs vacances d’été. « Je suis restée surprise parce que je m’attendais à ce que les élèves soient gênés, réservés, mais non, plusieurs mains étaient levées. Ils voulaient venir parler au micro! C’est bon signe, ça commence bien! », s’enthousiasme la directrice, Mme Chantal Bergeron.

Mme Lauren Lanoue, enseignante de 1re – 2e années, s’exprime : « Je suis toujours excitée de recommencer avec les élèves. J’adore la rentrée scolaire. Je pense que tous sont contents de revoir leurs amis, de connaître leur enseignante ».
Dans sa classe, la première journée est consacrée à établir les bases : « la routine est expliquée : prière, hymne national, calendrier. Les élèves décorent leur nom pour leur pupitre, on établit nos règlements de classe et on fait des petites activités brise-glace pour apprendre à se connaître », raconte joyeusement Mme Lanoue.

Angoisses inévitables
Même si pour la plupart, l’entrée se fait dans la joie, pour certains, dire au revoir à un été glorieux et s’éloigner de sa famille peut être difficile. « Chez les plus jeunes, les craintes peuvent se traduire en crise, en pleurs ou même en refus d’aller à l’école », explique Mme Mary Kaye Lucier, thérapeute familiale à Windsor. « Il y en a parfois qui sont hésitants, mais je suis là pour les réconforter et les rassurer », mentionne Mme Lanoue, enseignante à Saint-Ambroise.

À cette école de Saint-Joachim, le programme de préparation à la maternelle (Petits pas) vécu en mai aide beaucoup à diminuer l’insécurité des petits. « C’est normal d’être angoissé quand c’est nouveau. On les rassure, on travaille avec la famille. Si les craintes ne s’estompent pas, ce qui est rare, on fait équipe avec la travailleuse sociale ou la technicienne en éducation spécialisée », mentionne le directeur d’expérience, M. Bilodeau.
« Pour aider à faire la transition maison-école, on peut aussi apporter une photo de la famille ou quelque chose qui aide l’enfant à se sentir connecté à sa famille », précise la thérapeute spécialiste de la petite enfance.

À l’école Saint-Paul, l’entrée dans le monde scolaire se vit habituellement bien. Mme Bergeron explique : « L’éducatrice accompagne l’enseignante et permet un accueil chaleureux et individualisé. Les élèves de jardin facilitent aussi la transition chez les petits en les assistant. Je pense que le fait d’être une petite école et que tout le monde se connaît, aide beaucoup à faire la transition; l’esprit de famille se poursuit. »
Autre stratégie utilisée à l’école Saint-Paul afin de diminuer l’anxiété est de faire visiter les lieux avant la rentrée. « Plusieurs élèves sont venus la semaine dernière pour rencontrer leur enseignante et voir la classe », soutient la directrice.

Quant aux plus grands, ils sont, pour la plupart, heureux de retrouver leurs amis, de rencontrer leur nouvelle enseignante. « Je suis un peu nerveuse et excitée car je ne sais pas avec qui je suis en classe, si c’est avec mes amis ou non », confie Alexandra Leigh Loxton, élève de 7e année à Saint-Ambroise.

« Si les appréhensions sont moins fréquentes chez les grands, on peut parfois détecter une certaine angoisse face à l’acceptation des pairs ou des craintes qui reviennent face aux soucis des années passées, remarque Mme Lucier, thérapeute.
« Il est important de parler avec les enfants de leurs appréhensions afin d’extérioriser l’anxiété, mais aussi, faire un retour sur le déroulement de leur journée est très bienfaiteur pour l’enfant. »
Rassurante, Mme Lucier mentionne que souvent, ces craintes, normales, s’estompent rapidement dès les premiers jours d’école.

Marie-Ève Boudreault