« Présentement, nous estimons que nos collections de documents en français comptent entre 9000 et peut-être 12 000 unités. C’est difficile à déterminer » estime Rob Johnston, chef d’équipe et responsable de la section française du réseau des dix bibliothèques de Windsor.

Commandes et conservation
Ces collections sont de tous ordres. Des livres, des journaux, des magazines, des disques compacts, des DVD et certains documents d’archives. Or, à l’avenir, un effort particulier sera fait pour augmenter de 30 % ce corpus de documents en français.
« Nous avons travaillé sérieusement pour éliminer des frais qui venaient gruger dans le budget d’acquisition. Simultanément, nous avons changé notre politique de conservation des documents, toutes langues et tous genres confondus. Finalement, nous travaillerons dorénavant avec un nouveau fournisseur qui nous offre des conditions plus avantageuses, poursuit M. Johnston.
« L’espace physique commençait à manquer pour garder tout cela, compromettant par le fait même notre capacité à nous tenir à jour avec les nouveautés.
« Les livres et autres documents qui ne circulaient pas suffisamment, sinon jamais, ont été mis en vente à deux reprises au cours des dernières années créant ainsi de l’espace. »
Côté budget d’acquisition, il demeurera le même pour l’instant, mais, grâce aux économies réalisées au chapitre de la gestion, la bibliothèque pourra acquérir plus de documents.
« Nous voulons acquérir des nouveautés en français et, pour effectuer les choix, nous allons nous appuyer sur les demandes des usagers entre autres. Inutile d’acheter des documents qui ne seront pas demandés. C’est pourquoi M. Johnston, qui parle français ayant étudié dans des classes d’immersion avant de faire un séjour prolongé en Belgique et en France, désire créer de nouveaux partenariats avec la communauté francophone de Windsor.

Du manuscrit au livre
À l’heure actuelle, pour les lecteurs francophones, les documents imprimés sont classés entre une section pour les enfants et les jeunes et une pour les adultes. Dans cette dernière se trouvent également des journaux en provenance de plusieurs régions francophones.
« Par le biais de notre base de données, nous avons accès aussi à un éventail beaucoup plus large de publications en français et dans d’autres langues, ajoute-t-il. Compte tenu de la diversité culturelle de Windsor, cette offre est très appréciée. »
Pour ceux qui ne seraient pas allés par la bibliothèque centrale récemment, une visite réservera d’agréables surprises. L’aménagement intérieur a été revu et on circule dorénavant dans de grands espaces ouverts. Les étagères ont également été changées, ce qui facilite l’accès aux documents.
La bibliothèque dispose aussi d’un service d’impression de livres. Selon Sue Perry, responsable de Self Publishing, tout le monde peut arriver avec son manuscrit et le faire imprimer en format « livre » : « À ce jour, plus de 14 000 copies ont été imprimées dans des langues différentes, mais aucun ne l’a encore été en français ».
La bibliothèque dispose, depuis quelques mois, d’un atelier où les jeunes peuvent profiter d’un studio d’enregistrement ou encore imprimer des objets en trois dimensions vu que le service est pourvu d’une imprimante à cet effet.
Il est révolu le temps de la bibliothèque traditionnelle. Comme le soulignait M. Johnston en regard des collections en français, la bibliothèque va beaucoup se fier aux commentaires et demandes des usagers. Dans ce domaine donc, tout comme dans celui des services de santé où on invite les francophones à demander des services en français, plus la demande pour des documents en français augmentera, plus grande sera la pression pour faire croître les collections. »

Daniel Richard