Même si l’économie canadienne comprend un secteur des services très diversifié et capable d’absorber une main-d’oeuvre nombreuse, il est parfois inquiétant de réaliser à quel point les biens manufacturés sont si souvent produits ailleurs. Serait-il possible de se nourrir, se vêtir, se divertir, se déplacer et se loger avec des produits et services exclusivement canadiens pendant un an? C’est le défi que le journaliste Frédéric Choinière tentera de relever dans le cadre de l’émission Ma vie made in Canada, qui sera diffusée sur les ondes d’Unis TV à l’automne 2017.
Une vie made in Canada
La série comportera quatre épisodes, soit un pour chaque saison. Pour M. Choinière, l’aventure a débuté cet été et la première étape fut pour lui d’adapter son alimentation. Il s’est ensuite attardé à faire le tri de ses possessions pour vider son appartement de tout ce qui n’avait pas été fabriqué au Canada, un exercice qui ne lui a laissé qu’une poignée d’objets hétéroclites d’un autre âge. Pour les remplacer et pour poursuivre ce mode de vie singulier, il ne doit s’appuyer cependant que sur un revenu national moyen. Si Frédéric Choinière ne s’interdit pas quelques excursions au marché aux puces en cas de nécessité, il entend plutôt aller à la rencontre d’artisans et de petites entreprises méconnues pour combler ses besoins. Il s’entretiendra également avec des spécialistes et diverses personnalités qui le conseilleront pour l’aider à atteindre son objectif.
Le “made in Canada” en question
Insolite au premier abord, cette expérience sert en réalité de prétexte pour comprendre l’économie dans laquelle nous vivons. Ainsi, un problème évident s’est présenté d’emblée : comment départager ce qui est canadien de ce qui ne l’est pas lorsque les composantes de nombreux produits sont d’origines diverses? « On se fie aux définitions du Bureau de la concurrence du Canada », explique M. Choinière. Cette instance officielle identifie comme « produit du Canada » les biens dont 98 % des coûts de fabrication sont engagés au Canada et dont la dernière transformation a eu lieu en sol canadien. La définition de la catégorie « fait au Canada » est la même sauf en ce qui concerne les coûts de fabrication engagés au Canada qui, dans ce cas, doivent se chiffrer à au moins 51 %. Quelques nuances existent, notamment pour les aliments, mais dans l’ensemble, ces deux définitions seront suffisantes pour guider le journaliste dans ses choix. M. Choinière essaiera aussi souvent que possible de dénicher des « produits du Canada ».
Bons plans et petites affaires
Heureusement, plusieurs internautes sont là pour lui donner un coup de main. En effet, bien qu’elle ne sera télédiffusée que l’année prochaine, la série Ma vie made in Canada dispose d’une page Facebook sur laquelle il est possible d’en suivre la production. Plusieurs personnes en profitent pour indiquer à Frédéric Choinière l’existence de petites et moyennes entreprises en démarrage dont les produits répondent à ses critères. Au cours de ses pérégrinations, M. Choinière a également remarqué une résurgence de l’artisanat local, invisible à ceux qui ne visitent que les grandes surfaces. Au plan technique, il a déjà fait quelques découvertes, dont l’existence d’un important secteur de production de plastique au Québec et en Ontario. Ces diverses anecdotes sont le point de départ d’un état des lieux et d’un examen des différents points de vue qui, du libre-échange au nationalisme économique, oriente les initiatives commerciales des uns et des autres. « Sans prendre position, je veux avoir ces réflexions », commente Frédéric Choinière.
Ce documentaire original arrive à point pour le 150e anniversaire de la Confédération en 2017. En cette ère de mondialisation, de quoi la toile de fond de notre économie est-elle constituée et où en sont les consommateurs canadiens dans leurs choix et préférences? C’est ce que les téléspectateurs découvriront peu à peu en suivant Frédéric Choinière dans Ma vie made in Canada.
Philippe Thivierge