Le samedi 8 février, le Club Alouette tenait sa soirée de Saint-Valentin parrainée par un site de rencontres populaire. Les personnes qui avaient pris le temps de s’inscrire à l’avance arboraient fièrement un petit cœur rouge. 

Si la Saint-Valentin marque depuis longtemps le moment de l’année consacré aux amoureux, depuis quelques années, avec le foisonnement de sites de rencontres, force est d’admettre que la dynamique du premier rendez-vous a beaucoup changé. 

S’il peut encore arriver que deux regards qui se croisent dans l’allée d’un supermarché ou le long des lignes de côté d’un terrain de soccer mènent éventuellement à une relation amoureuse, le nombre de sites consacrés aux rencontres et surtout le nombre d’abonnés illustrent bien que les temps ont changé. 

Le « premier contact » se passe généralement par l’attrait d’une photo. Vient ensuite, la lecture du profil et des attentes là où, trop souvent semble-t-il, certains projettent une image plus flatteuse que précise. Après quelques (ou plusieurs) échanges écrits, un ou deux appels téléphoniques, un premier rendez-vous est décidé. C’est là que les choses deviennent intéressantes puisque statistiquement, dans 80 % des cas, le premier rendez-vous est reporté ou carrément annulé pour différentes raisons (événement imprévu, mauvais rhume, etc). Donc 20 % se rencontrent réellement et, de ce nombre, quatre sur cinq n’auront pas de lendemain. Bref, sur 100 personnes qui entrent dans ce cycle, seulement quatre verront se développer une relation durable ou non. Donc, peu de résultats en bout de ligne. 

Il s’y développe également des histoires plus sordides comme celle rapportée récemment dans un quotidien torontois au sujet d’une femme qui s’est fait arnaquer de quelque 100 000 $ par un homme rencontré sur un site de ce genre. À cet égard, il faut farder en tête quelques recommandations de sécurité simples. Ne jamais prêter d’argent à un inconnu rencontré en ligne qui invente une histoire où les ingrédients sont souvent liés à un besoin pressant d’argent pour aider un membre de la famille, pour aller à l’extérieur du pays dépanner quelqu’un en difficulté, etc. Régulièrement, les médias évoquent ce genre d’histoires où la victime se retrouve devant absolument rien lorsqu’arrive le temps de poursuivre l’arnaqueur. Évidemment, l’échange de photos intimes est une activité à haut risque puisqu’elles pourraient se retrouver sur Internet rapidement ou dès que la relation est brisée. Le Canada a d’ailleurs adopté une loi à ce sujet il y a quelques mois permettant de poursuivre le diffuseur de telles images qui agit par dépit ou par vengeance. 

Mais, tout cela étant, il restera toujours la possibilité de croiser un regard qui déclenchera un coup de foudre et qui se traduira par une belle et longue histoire de vie à deux.