Alexia Grousson

La région de Windsor-Essex-Kent connaît une étape déterminante de son développement francophone grâce à une dynamique de collaboration renouvelée. À la suite de la planification régionale effectuée avec la participation de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, un besoin clair s’est dégagé : consolider les organisations, renforcer les mutualisations et mieux tirer parti du rôle central du Carrefour francophone.

Dans cet esprit, le Carrefour francophone a entrepris une revue organisationnelle destinée à poser des fondations solides pour améliorer le continuum de services en français et soutenir la mise en œuvre du plan d’action stratégique régional. Cette démarche visait à étudier d’éventuelles amalgamations, à optimiser l’utilisation des services partagés par les locataires et usager, et à accroître l’efficacité globale du fonctionnement du Carrefour.

La rencontre du 3 décembre, tenue au Carrefour, a marqué le lancement officiel du processus. Elle visait à clarifier les objectifs et à présenter les étapes de la revue organisationnelle.

« L’objectif est que le Carrefour devienne un véritable « hub » en rassemblant davantage de partenaires communautaires et en offrant, en un seul lieu, l’ensemble des services essentiels : santé, immigration, famille, etc. », précise Yasmine Joheir, directrice générale du CCFWEK

« Nous voulons redonner vie au Carrefour, lui permettre d’atteindre son plein potentiel, consolider les partenariats et les ententes. Une synergie Windsor-Essex-Kent a été demandée à Patrimoine canadien, et a été acceptée. L’enjeu est maintenant d’harmoniser nos services pour éviter les dédoublements qui réduisent les budgets, et de travailler ensemble afin de maximiser les ressources au bénéfice de la communauté franco-ontarienne de Windsor », explique-t-elle.

À la suite de la rencontre, un comité de pilotage a été constitué. Il rassemble un membre de l’ACFO-WECK, André Nsengiyumva, deux membres du conseil d’administration du CCFWEK, Michel Yelle et Julie Gradulone, ainsi que Mme Joheir.

Selon la directrice générale, les échanges ont été positifs : « Le comité à compris et apprécié ma franchise. Nous savons que nous aurons beaucoup de défis, mais nous sommes sur la bonne voie ».

Parmi ces défis, elle souligne la résistance naturelle au changement. Certains pourraient craindre la disparition de leur organisme, alors que les mandats demeureront, seul le mode de pilotage évoluera. Ce processus marque ainsi une volonté partagée de bâtir une structure francophone plus forte, plus cohérente et mieux outillée pour répondre aux besoins de la communauté.

« Concentrer plusieurs services entre les mains d’un seul conseil d’administration ou organisme communautaire peut réduire la diversité des approches et affaiblir la capacité des citoyens à choisir des services adaptés. Cela pourrait aussi diminuer la collaboration et l’innovation offertes par plusieurs acteurs autonomes qui incluent de nombreux bénévoles », commente Denis Poirier, éditeur du journal Le Rempart, un des participants à la consultation.

Photo: Le Carrefour communautaire est situé au centre-ville de Windsor. (Archives Le Rempart)