Quelques jours après avoir assisté au spectacle d’inspiration mexicaine du Cirque du Soleil sous l’immense chapiteau dans les Port Lands, j’ai eu le privilège de visiter les coulisses de LUZIA, là où se mijote tout ce qui contribue à la magie des divers numéros présentés soir après soir (sauf le lundi) et parfois à deux reprises dans une même journée.

Réglés au quart de tour, les différents tableaux de la production se succèdent sans anicroche, et ce, dans un ordre rigoureusement déterminé. Un immense tableau blanc placé juste avant d’entrer dans la salle de spectacle indique clairement toute modification prévue pour la représentation à venir. « Ce tableau est notamment utile pour les techniciens et les musiciens, de même que les artistes qui tiennent plus d’un rôle », précise Francis Jalbert, attaché de presse du spectacle LUZIA. Ainsi, lorsqu’un artiste, pour une raison ou pour une autre, est dans l’impossibilité de monter sur scène, cela entraîne inévitablement des changements au programme, pouvant aller jusqu’à l’annulation d’un numéro.

L’adage « une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place » prend ici tout son sens. Dans un espace relativement restreint et où les changements de décor se déroulent rapidement, il est essentiel que tout soit à portée de main et… à sa place pour que chacun des artistes et techniciens puisse transporter le spectateur avec facilité et en douceur dans cet univers mythique.

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Les secrets des coulisses
Voici quelques-uns des éléments invisibles aux yeux des spectateurs (à moins d’acheter un billet qui comprend la visite de l’arrière-scène) : l’atelier de costumes (plus de 1115 éléments de costumes ont été créés pour LUZIA), les cubicules aménagés pour les musiciens, les divers accessoires (dont les marionnettes grandeur nature, la robe de neuf kilos suspendue dans un sac de toile à trois mètres du sol, quelque 5000 cempasuchil ou fleurs des morts), les espaces d’échauffement et de répétition, des salles de maquillage, un téléviseur permettant de voir n’importe laquelle des performance de LUZIA (tous les spectacles sont enregistrés et archivés).

Ainsi, dans la salle communautaire, en début d’après-midi le 18 août dernier, le contorsionniste russe Aleksei Goloborodko avait déjà commencé son maquillage et ses échauffements en vue de la représentation de 20 h. C’est très impressionnant de le voir, même en répétition. « Il peut même asseoir son bassin sur sa tête, commente M. Jalbert. C’est l’homme le plus flexible de la planète. »

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La vie la haut
Exceptionnellement ce jour-là, l’équilibriste Ugo Lafollay – avec qui nous avions rendez-vous – est en répétition dans la salle de spectacle, car il fait l’essai de ses nouvelles cannes. Ce Français arrivé au Canada il y a neuf ans, à la suite d’une audition à l’École nationale du Cirque, en est à sa première expérience avec le Cirque du Soleil.

« C’est superbe comme expérience. Les conditions de travail sont bonnes. J’ai envie de rester ici à long terme, précise-t-il. C’est à la fin de mon contrat avec le Cirque Éloise que le Cirque du Soleil m’a approché. (…) La structure de base de mon numéro est toujours la même, mais elle évolue. Avec mon coach, je travaille toujours à de nouveaux mouvements que nous proposons au directeur artistique et, s’ils sont acceptés, ils seront intégrés à la routine. C’est un bon challenge. »

Conscient qu’il ne pourra pas faire ce métier toute sa vie, l’équilibriste envisage déjà une carrière de massothérapeute. Entre-temps, Ugo Lafollay espère faire partie du Cirque du Soleil pendant de nombreuses années dans son rôle de « sauveteur prétentieux et rigolo » qui se pavane sur une bouée au milieu des vagues, un clin d’œil au cinéma mexicain des années 1920.

« Le défi, c’est la hauteur. Le feeling sur les mains est différent sur trois hauteurs (1 m, 3 m et 5 m) », confie celui qui profite de ses temps libres pour visiter Toronto et ses environs. Les restaurants et cafés de la rue King figurent au haut de la liste. Récemment, il a même redécouvert le plaisir des hauteurs avec un saut en parachute à l’extérieur de la ville.

Mais revenons sur terre, et plus particulièrement dans le Mexique imaginé par les créateurs, artistes et artisans de LUZIA. D’un vieux décor de film jusqu’au bord de mer, en passant par une zone semi-désertique, un monde sous-marin, un cénote (sorte de puits naturel), la jungle, une ruelle et un salon de danse, la toute récente production du Cirque du Soleil propose aux spectateurs un spectacle haut en couleur qui sera présenté au Port Lands de Toronto jusqu’au 2 octobre, avant de poursuivre sa tournée vers San Francisco (16 novembre), San José (9 février) et Chicago (à déterminer) aux États-Unis. Si tout va comme prévu, le spectacle LUZIA sera en tournée pour les dix prochaines années!

Pour tout renseignement et achat de billets : www.cirquedusoleil.com/LUZIA/Toronto.

Christiane Beaupré