Le Rempart
« Des circonstances inattendues m’obligent à lancer à la population francophone de la région un cri du cœur. Il a été porté à mon attention que le centre d’archives francophones de Windsor-Essex risque de fermer ses portes. Ce faisant, cela ferait tomber nos précieuses histoires familiales et paroissiales dans l’oubli », déclarait le président fondateur de La Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie (SFOHG) La Pionnière du Sud-Ouest, René Godin, dans une lettre adressée au Rempart le 30 janvier dernier.
Fondée en 1982, la SFOHG du Sud-Ouest vient donc de franchir sa 40e année d’existence. Son but principal est de mettre en valeur le patrimoine historique et culturel des Franco-Ontariens de la région. L’organisme compte plus de 150 membres et le centre est doté d’une bibliothèque assez imposante qui n’a cessé de prendre de l’expansion au fil des ans.
Elle contient environ 350 généalogies de familles canadienne-françaises, de nombreux documents de baptêmes, de mariages, de sépultures provenant de multiples paroisses. Il y a également plusieurs documents officiels et livres historiques de la région, de l’Acadie, du Québec, de l’Ontario et de l’Ouest du Canada francophone. Nombre de ces documents sont des dons légués généreusement par des particuliers.
« L’espace restreint, le nombre croissant de nouveaux membres, l’augmentation de nouveaux documents et volumes ont forcé la SFOHG à déménager quatre fois au cours des quatre dernières décennies, raconte M. Godin.
Présentement situé dans l’ancien couvent des Sœurs du Bon Pasteur, rue Maryvale à Windsor, il nous faut encore déménager parce que l’édifice va bientôt changer de main. Depuis les débuts, notre organisme ne fonctionne qu’avec la générosité de bénévoles qui, malheureusement, doivent maintenant composer avec de nouvelles réalités, celles d’un âge avancé et d’une santé précaire. »
Il faut donc plus tôt que tard trouver un nouvel emplacement et une nouvelle équipe de bénévoles pour la survie de l’organisme et des archives. « Nous ne devons et nous ne pouvons pas voir et laisser disparaître un trésor inestimable de notre patrimoine et de notre histoire collective, insiste René Godin.
« Nous travaillons tous à faire vivre les paroles que feu Philippe Chauvin a prononcées lors de l’ouverture de notre centre régional en octobre 1982 : « Malgré l’abrogation du Règlement XVII et le progrès marqué depuis par les Franco-Ontariens, il manquait tout de même un maillon au réseau de leurs associations jusqu’à récemment. Il n’y avait pas de société historique et sans histoire, un peuple est voué à disparaître. Avec la fondation de la Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie, la chaîne est maintenant complète. »
M. Chauvin avait terminé son allocution à l’époque par ce message inspiré : « Ce que nous avons accompli, conservez-le; ce que nous avons commencé, finissez-le; et ce que nous n’avons pas fait, faites-le! »
Un message qui pourra peut-être inspirer les organismes francophones de la région à s’unir pour trouver une solution et préserver le lègue de leurs ancêtres à Windsor-Essex. C’est le souhait de René Godin et de ceux et celles qui ont donné leur vie pour la préservation de ce patrimoine étalé sur plus de trois siècles.
Pour aider à trouver rapidement une piste de solution pour la SFOHG du Sud-Ouest, écrivez à lesgodins@yahoo.fr ou à lapionniere@rpfo.ca.
Photo : La coordonnatrice Agathe Vaillancourt (à gauche) recevait des visiteurs à l’inauguration des nouveaux locaux en 2016 dans l’ancien couvent des Sœurs du Bon Pasteur. (Photo : archives Le Rempart)