Pour Gérald Fillion, journaliste économique et animateur au Réseau de l’information (RDI) de Radio-Canada, il ne faisait aucun doute que l’émission RDI Économie diffusée le 16 novembre dernier devait se faire à partir de Windsor.

« Je ne crois pas qu’on pouvait choisir meilleur endroit pour venir parler de commerce, de relations commerciales entre le Canada et les États-Unis qu’ici à Windsor en Ontario », souligne le journaliste.

Au moment de la diffusion, les pourparlers entre le Canada, le Mexique et les États-Unis entraient dans le cinquième bloc de discussions et, de l’avis général, les Américains s’étaient une fois de plus présentés à la table de négociations avec des demandes très élevées.

L’émission visait à faire un constat de la situation actuelle et à présenter les perceptions, attentes ou craintes vécues dans différentes sphères de l’économie ontarienne et canadienne.

Premier constat, selon Joe Comartin, député NPD Windsor-Tecumseh de 2001 à 2015) : « Le problème de M. Trump n’est pas avec le Canada mais avec le Mexique ». Le déficit commercial est beaucoup plus marqué avec le voisin du Sud qu’avec celui du Nord.

Pour Richard Ouellette, professeur de droit international économique à l’Université Laval, s’il est vrai que les États-Unis ont perdu plus d’un million d’emplois dans le cadre de l’Aléna, « c’est beaucoup parce que les industriels américains ont délocalisé leurs usines vers le Mexique ou ailleurs en raison, notamment, des conditions de travail dans ces pays. Il faut comprendre que tous les traités de libre-échange visent à baisser les coûts et, quand on parle de production, on parle essentiellement de main-d’œuvre ».

Selon les deux experts, au Canada, c’est l’Ontario qui a le plus à perdre en raison du volume d’échanges avec le Michigan, soit 65 milliards $ par an.

Pour ICI Ontario, initiateur du projet, cette émission a nécessité la mobilisation d’équipes un peu partout sur le territoire. Selon Pierre Ouellette, directeur de Radio-Canada Ontario, mis à part le travail préparatoire en amont, il aura fallu consacrer environ six semaines pour mener l’opération à bien. De son côté, Gérald Fillion a souligné l’excellence du travail de préparation et la qualité des reportages produits dans les différentes stations ontariennes.

La présentation de l’émission s’est déroulée devant un groupe d’une vingtaine de personnes de la région. À la fin du reportage, Gérald Fillion et Richard Ouellette ont discuté avec les participants.

 

Photo : Gérald Fillion.