Quatorze élèves de la troupe d’art dramatique de l’École secondaire catholique de Pain Court (ESCP) épatent la centaine de personnes réunies pour la comédie musicale Roméo et Juliette, le 19 avril.
Roméo, un Montaigu, et Juliette, une Capulet, tombent éperdument amoureux l’un de l’autre, alors que leurs familles se vouent une haine féroce depuis des lustres. La pièce mythique de Shakespeare, composée vers 1595, est encore d’actualité.
« C’est aussi l’histoire de jeunes qui n’arrivent pas à se voir dans la génération de leurs parents et qui n’arrivent pas à expliquer pourquoi. Il y a de la violence parce qu’on ne peut pas se parler. C’est vraiment une réalité actuelle », pense Mme Christine Folan, enseignante d’art dramatique.
Même son de cloche de Chloey Desforge, 12e année, dans le rôle-titre féminin : « C’est important de comprendre ce qui arrive à Roméo et Juliette parce que ça arrive à des centaines de personnes encore. Shakespeare amène beaucoup d’idées et d’inspiration pour les jeunes d’aujourd’hui ».
« C’est une version française de Michel Fustier, abrégée et moderne que vous allez voir ce soir. Il y a des parties de chansons en anglais pour représenter notre réalité bilingue », présente Mme Folan.
Pour l’ESPC, c’est une première comédie musicale. « L’histoire se déroule autant pendant les chansons que pendant le dialogue », explique-t-elle.
Trois comédiennes interprètent, en toute simplicité, sans micro, l’une ou l’autre des cinq chansons. La sixième est chantée par tous qui s’y joignent un à la fois. Des morceaux actuels tels que Cheap Thrills de Sia, version française de Sara’h. Sur cet air populaire, les 14 comédiens dansent au bal réunissant les deux familles. Les airs mélancoliques où le personnage chante son monologue : Avoir une fille de Gérard Presgurvic, sont aussi de l’époque.
« C’est le spectacle le plus ambitieux à date. Jamais on n’a fait autant de musique dans une pièce. C’est aussi notre pièce la plus longue », précise l’enseignante qui chapeaute ce projet depuis octobre, en parascolaire.
« Les élèves la connaissent et l’étudient depuis la 9e année. C’est aussi une pièce qui est familière pour le public, donc tout le monde peut se retrouver là-dedans, commente-t-elle quant au choix de la pièce.
« J’avais confiance en les jeunes et je savais qu’ils étaient prêts pour un vrai défi. Si on voulait essayer un projet ambitieux et grand, c’était l’année pour le faire, avec les talents qu’on a. Tout le monde est dans son rôle et parfait ».
Les spectateurs attentifs ont semblé aimé la pièce. Kevin Tétreault, père d’une comédienne, le confirme : « J’ai été impressionné par les acteurs, ils faisaient très bien leur rôle ». Il a particulièrement été touché par « la fin poignante, la mort, et la scène où tout le monde se regarde avec leurs faiblesses et leurs problèmes pour enfin faire la paix ».
Malgré la tragédie de l’histoire, certains ont ri par moment. C’est le cas lorsque le père Capulet, en parlant du mariage de sa fille avec Paris, dit : « Pourquoi faire après demain ce qu’on peut faire demain? ».
Peut-on s’attendre à une production similaire l’an prochain? « Je ne pense pas pouvoir faire une comédie musicale chaque année. Ça prend vraiment une clientèle motivée », croit Mme Folan.

Photo : l’affrontement entre les familles Montaigu et Capulet.