Les 7 et 8 juin prochains, il y aura une opération portes ouvertes au manoir Low-Martin, une résidence moins connue mais tout aussi fascinante que le manoir Willistead érigée également dans Walkerville. C’est lorsqu’il est question des propriétaires de cette résidence où a grandi l’ancien premier ministre Paul Martin que l’histoire devient intéressante.

Harry Low était machiniste de métier jusqu’au moment où le gouvernement américain instaure ce que les historiens ont appelé « la Prohibition » en 1916. Dans le contexte de l’époque, on verra arriver des hommes comme Al Capone, Eliot Ness et… Harry Low, qui deviendra un trafiquant de rhum et y fera fortune. De fait, c’est à cette époque qu’Harry Low ouvre une salle de billard d’où il opérera son commerce illicite de trafic d’alcool pendant un certain temps. Il commencera à faire traverser de l’alcool vers Détroit rapidement et fera l’acquisition de deux navires qui ne feront que cela. L’ex-machiniste grimpe rapidement dans la société de Windsor jusqu’à devenir président de la brasserie Carling. À l’instar d’Al Capone, une affaire de fraude fiscale viendra le hanter sans oublier une rumeur de meurtre. Éventuellement, les frais légaux finiront par faire fondre sa fortune et il reviendra à son premier métier dans un chantier naval au Québec. 

En 1926, Harry Low fait construire, au milieu de Walkerville, un élégant manoir dont la principale caractéristique est le toit ondulé, représentant les vagues sur l’océan. Plusieurs visiteurs célèbres, pas nécessairement recommandables, vont y défiler dont Al Capone et Meyer Lansky, deux gangsters notoires de l’époque. Le manoir est éventuellement acheté par la famille de Paul Martin sénior, alors ministre Libéral. C’est là que grandira Paul Martin, ancien premier ministre canadien. 

Laissée à l’abandon pendant un certain temps, la maison avait besoin de restauration et de rénovations. Vendue une première fois en 2008, elle revient sur le marché en 2012. Le propriétaire actuel, Vern Myslichuck, un homme d’affaires de la région, a consacré deux années au travail de restauration. Le public est invité à découvrir la maison et le résultat des travaux effectués durant le premier week-end de juin.